Le château de Saint Aubin est chargé d’une longue histoire, bâtie à travers les âges et les hommes.
Surplombant la propriété au relief vallonné caractéristique de la région, le château datant du XIIIe a successivement inspiré les différents propriétaires du domaine.
Le château de Saint Aubin a été construit par le Roi Henri IV d’Angleterre pour son fils, Edward II, comme propriété de chasse. A l’époque déjà, la Gascogne était connue pour ses terres de qualité et d’abondance. La royauté anglaise y acheta des terres qui devinrent le vignoble de Saint-Aubin.
La construction de Saint-Aubin a été achevée en 1296, et le domaine est devenu un des plus grands producteurs de mets fins qu’on retrouvait ensuite sur les tables de la noblesse anglaise.
Puis au XVIème siècle, Henri de Navarre, futur roi de France : Henri IV, utilisait le château comme relais de chasse ainsi que pour organiser des réceptions en province.
Après la Révolution Française, environ vers 1812, le château s’est retrouvé délabré et la construction d’origine avait en partie brûlé. Quelques années plus tard, la bâtisse devint le château du domaine et ce dernier fût un des grands producteurs en vins et armagnac sur la région à cette époque. Les décennies suivantes, le domaine changea plusieurs fois de main.
La famille Westphal
Le domaine a été repris par Daniel et Jean Luc Westphal en 2014. Le domaine compte 250 ha dont 180 ha de cultures, 20 ha de forêt et 50 ha de vigne.
Les terres sont reconverties vers l’agriculture biologique avec production de lentilles, pois, sarrasin, millet, destinés à l’alimentation humaine. Les circuits courts sont privilégiés et l’ensemble de la production est mise en marché.
Les frères Westphal entreprennent des travaux pharaoniques pour atteindre leur objectif : redonner ses lettres de noblesse au Château de Saint Aubin au travers de vins et armagnacs très haut de gamme.
Pour ce faire, ils commencent à restructurer le vignoble pour que les 50 ha se trouvent à proximité des bâtiments et ce dans un souci d’une meilleure organisation du travail, de limitation des déplacements des engins viticoles sur la route afin de réduire le risque d’accident des collaborateurs et de réduire l’emprunte carbone.
Les 50 ha de vigne se trouvent désormais tout autour du chai et du lac de Saint Aubin.
En même temps que la restructuration du vignoble, Daniel et Jean Luc Westphal entreprennent la construction d’un nouveau chai de vinification et une nouvelle cave de vieillissement de l’Armagnac. Les travaux débutent en 2015 et s’achèvent avec les aménagements extérieurs en 2018.
Les origines du développement de l'armagnac
La vigne s’implante en Gascogne à l’époque gallo-romaine et se développe tout au long du Moyen Age.
L'Armagnac est la plus ancienne eau-de-vie de France : le premier témoignage de son utilisation remonte à l'an 1310, quand Maître Vital Dufour, Prieur d'Eauze et de Saint Mont, vantait en latin les 40 vertus de cette Aygue Ardente dans son livre « Pour garder la Santé et rester en bonne forme ». Ensuite, son histoire se confond intimement avec celle de la Gascogne. En 1373, le « Privilège de Bordeaux » est décidé par Edouard III : il interdit aux vins du « haut pays » dont la Gascogne fait partie, d’accéder au port de Bordeaux avant Noel, réduisant ainsi considérablement leur commercialisation. C’est à cette époque que se développe la distillation des vins blancs, donnant ainsi l’armagnac, permettant la conservation de ces vins et une réduction des couts de transport. Le commerce avec les Hollandais, amateurs de ces eaux-de-vie, est l’élément déclencheur de l’augmentation de la production aux XVIIeme et XVIIIeme siècles. Les techniques de vieillissement sous-bois apparaissent progressivement. Elles permettent une évolution de la couleur, de la rondeur et des arômes de l’Armagnac.
Au XVème siècle, entre 1411 et 1441, apparaissent les preuves de sa commercialisation. Selon René Cuzaq, l'Armagnac est, dès 1461, un produit courant sur le marché de Saint Sever dans les Landes (source BNIA).